Une bonne histoire est une histoire qui commence par le début. Si vous prenez la première page d'un journal, vous est expliqué en détail (enfin, plus ou moins) le comment du pourquoi. Dans le cas de Raphaëlle Jenkins, rien n'est vraiment trop compliqué. Voyez d'abord deux être que le destin - par sa malice si connue - a décidé de réunir pour leur plus grand bonheur. C'est par le plus grand des hasard (si l'on peut dire), que ces deux être qui s'étaient déjà connus dans leur jeunesse, s'étaient retrouvés nez à nez dans leur café favori et que l'un tomba sous le charme de l'autre. Histoire idyllique et digne de contes de fées, mais le début d'une histoire tout de même.
  Après environ deux belles années de bonheur, une petite nouvelle frappa à la porte, inattendue : la future naissance d'un bambin. C'est à partir de là que commença la guerre des prénoms entre le couple. Mary, Hanna et bien d'autres se succédèrent. Chaque parti du couple se buttant à un prénom finement décidé, rendant hommage à un proche disparut : Ely pour la mère, prénom de celle qui lui donna naissance disparue le jour même de la venue au monde, et Raphaël pour le père, arrière grand papy de ce dernier, très peu connu mais héros de guerre dont les récits glorieux bercèrent sa tendre enfance. Pourtant, au lieu de choisir, le couple décida de donner les deux prénoms, féminisant Raphaël et le transformant donc en Raphaëlle.

  L'enfant n'était ni turbulente, ni modèle. Une gamine pleine d'énergie, observant de ses jolis yeux tout rond le monde qui l'entourait, se passionnant pour bien des choses mais surtout pour écouter les dires bien trop souvent incompréhensibles des grandes personnes. Mais qu'importe, elle engloutissait ces paroles comme s'il s'agissait de l'un des fameux fondants au chocolat de sa mère. Néanmoins elle fut souvent réprimandée, car commentant bien des choses qui ne la regardaient pas du haut de son statut de petite fille, chose qui ne l'arrêta pas.
  C'est à la veille de ses sept ans qu'une décision fut prise. Son père s'étant récemment reconverti comme antiquaire et un travail se proposant dans l'Oregon, la famille fut contrainte de déménager vers le pays qui vu naître d'ailleurs le cher papa de Raphaëlle. C'est une petite maison dans Kovalevski street qui accueilli la petite famille. L'endroit était vieillot, mais le charme bien présent.
  Naturellement les années passèrent, Raph' s'intégrant parfaitement au nouvel endroit, mis à part l'école, cet endroit ennuyant. Notes désastreuses bien souvent, boudeuse et bavarde. Qui plus est avec sa nature maladroite et les gaffes qu'elle enchaînait, elle était bien souvent sujette aux moqueries de ses camarades. Autant dire que quand la demoiselle a pu quitter l'école, elle l'a fait de bon coeur, au grand damne de ses parents. La seule chose qui aurait pu la garder là bas était le journal de l'école pour lequel elle avait réussi à en devenir l'une des rédactrices. Ses idées étaient beaucoup discutées puisque Raphaëlle prenait pour sujet des choses qui n'étaient pas populaires, ou des petits points qui étaient bien souvent oubliés par les autres. Outre sa capacité à défendre telle ou telle personne dont la différence n'était pas appréciée, chose qu'elle faisait avec des mots bien choisis et ce dans la plupart de ses articles. La frustration de ne plus appartenir à une telle chose la conduisit à vouloir accéder à la cour des grand, espérant trouver une place dans un journal local. Bien évidemment par son manque conséquent d'expérience et la non présence de ses diplômes fit qu'on lui ferma toutes les portes. La décision fut prise (à l'unanimité avec elle même) de créer sa propre gazette sans que grand monde soit au courant.
   Par la suite (et mis à part son journal qui traînait sous son lit), les petits boulots arrivèrent les uns après les autres, et bientôt, Raphaëlle fut connue de la plupart des commerçants aux alentours. C'est grâce à son travail de fleuriste d'un jour qu'elle rencontra ce qu'elle croyait être le prince charmant. Emportée par un élan d'amour, les fiançailles furent prononcées en quelques mois, jusqu'au jour du mariage où celui qu'elle devait épouser ne vient même pas et ne donna plus aucune nouvelle. Ironiquement, c'est la cause principale qui donna à Raphaëlle le goût d'enquêter même si ses recherches (tout comme celles de autorités) ne donnèrent strictement rien.