+ Chambre de Théo
+ 20/11/15
+ Athéna et Théo
+ Athéna et Théo ne se sont plus réellement reparlés depuis qu'elle lui a annoncé qu'elle était une coyote. Il s'est tourné vers Sam et a été emporté par le vampire dans une sphère néfaste dans laquelle il avait coupé les ponts avec ses amis. Ils ne se parlaient plus du tout et s'évitait, ce qui détruisait Athéna de l'intérieur, car elle voyait qu'elle perdait son meilleur et plus vieil ami. Théo de son côté était également triste, mais les deux jeunes, trop fiers pour l'avouer, n'avaient jamais fait le premier pas. Athéna se rend alors chez les Farraway, ses voisins, et décide de dormir chez eux. Elle est dans la chambre de Théo quand celui-ci arrive, ne sachant pas qu'elle était là.

Athéna regarde sa montre : 19H00. Dans trente minutes, Théo sera chez lui, comme après tous ses entraînements de basket. La jeune fille en a marre d'éviter son meilleur ami et de faire comme s'ils ne se connaissaient pas. C'est insupportable pour elle qui pensait que Théo arriverait à digérer la nouvelle, mais après six mois, manifestement toujours pas. Enervée, elle se rend chez lui en prévenant son père qu'elle ne restera pas dormir et qu'elle va chez Théo. Arrivée là-bas, c'est Annabelle qui lui ouvre. La petite soeur de son ami a aussi vu son frère s'éloigner d'elle et est assez contente que leur voisine vienne lui remettre les idées en place. Assez remontée contre son meilleur ami qui l'a laissé souffrir, elle monte dans sa chambre, ouvre un tiroir et prend le tee shirt qu'elle a l'habitude de mettre quand elle dort avec Théo. Elle l'enfile, retire son pantalon et se glisse dans le lit de Théo, du côté gauche (le préféré de la coyote). Elle ressert ses bras autour de l'oreiller et ferme les yeux. Il fallait qu'elle lui dise clairement ce qu'elle avait sur le coeur. C'en était trop d'attendre qu'il se déplace lui-même.

Le garçon était rentré plus tard que prévu et Athéna, fatiguée d'attendre éveillée, s'était laissée glisser dans un sommeil profond. Elle ne fut pas réveillée lorsque le garçon alluma la lumière, ni lorsqu'il se glissa dans le lit à côté d'elle, mais lorsqu'on lui arracha la couette, elle ouvrit les yeux, sur le qui-vive.

« Qu’est-ce que tu fous là ?! »

*Je dors ça se voit pas ? Je t'attendais pour qu'on s'explique aussi vu que tu ne veux même pas faire le déplacement pour me saluer moi qui suis ta voisine, moi qui suis ta meilleure et plus vieille ami, moi que tu as laissé en plan alors que je venais de te révéler le plus gros secret de toute mon existence.* Il avait parlé sur un ton sec, et si Athéna ne le connaissais pas elle n'aurait jamais voulu être amie ou même reparler avec ce garçon. Mais voilà, elle savait que ce n'était pas réellement lui mais une influence négative que quelqu'un avait sur lui, et elle ne serait pas surprise de penser que c'était une créature qu'elle connaissait, car elle avait reconnue une odeur ténue lorsque le garçon avait retiré sa veste, une odeur sur laquelle elle essayait de mettre un visage...

« Je suis venue te voir ! »

Lui répondit elle entre les dents, en grognant un peu, n'aimant pas le ton qu'il avait pris avec elle. Ils ne s'étaient jamais permis de se crier dessus tous les deux et ils discutaient toujours calmement d'habitude, même s'ils ne s'étaient jamais réellement engueulés. Athéna récupéra la couette et se redressa pour s'asseoir en tailleur sur le lit, remettant une mèche de cheveux derrière ses oreilles. S'il voulait crier, elle allait crier, mais ça allait pas être beau à voir, et surtout, elle ne bougerait pas de sa position tant qu'ils ne seraient pas réconciliés.

La jeune fille pencha la tête sur le côté une lueur interrogatrice dans les yeux. Pourquoi était il toujours si distant, elle avait fait le premier pas vers lui, mais elle le sentait comme changé. Il y avait eu quelque chose de bizarre dans sa voix, dans son comportement dur et sévère, comme s'il cachait quelque chose. La coyote le sentait, de plus elle n'arrivait toujours pas à mettre la main sur cette odeur ténu. Il lui fallait se rapprocher des vêtements du garçon. Alors qu'elle réfléchissait, il la prit de cours.

« Et bien tu m'as vu, maintenant je pense que tu peux t'en aller, dormir dans ton lit, avec tes habits, dans ta maison.»

Athéna ouvrit grand les yeux, outrée. Cette fois s'en était trop. Comment osait il ? Jusqu'où irait il pour lui faire encore plus de mal ? La jeune coyote se leva tranquillement du lit, en fit le tour, et s'approcha du jeune garçon. Elle tendit la main, attrapa ses affaires et les jeta sur le sol. Elle plongea son regard dans celui de Théo, l'attrapa par le cou et le plaqua contre le mur :

« N'essaie plus jamais de me parler sur ce ton, qu'est ce qui se passe Théo ? Qu'est ce qu'il y a ? Pourquoi tu me repousses comme ça ? Je n'ai rien fait, je t'ai tout offert... Tout...»

Grogna t-elle, ses traits transformés par la colère, à la limite de sa transformation, seule sa force surhumaine montrait qu'elle n'était pas humaine. Elle tenait le garçon contre le mur, l'empêchant de bouger. Il allait devoir se calmer. La coyote approcha son visage du cou du garçon et huma son tee shirt. Des flash s'affichèrent dans son esprit. Ce parfum, cette odeur vampirique, c'était celle du photographe, qu'elle avait croisé alors qu'elle voulait acheter des photos.

« Tu traînes avec le vampire ! »

Grogna t-elle, laissant échapper sa fureur. A ce moment là Athéna aurait voulu faire exploser la maison, tout renverser et tout briser dans sa chambre. Toute cette tristesse, cette attente, tout ce temps qu'elle avait passé à essayer de le comprendre et lui la rejetait, avait de mauvaises fréquentations, et pire encore, ne voulait plus la voir ! Il n'avait pas le droit de lui parler comme ça, pas le droit de lui tourner le dos après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble, pas le droit d'ignorer cette fille qui lui avait délivré son plus gros secret. Elle avait désobéi à son alpha pour lui, elle avait trahi son propre père pour ne plus avoir aucun secret pour son meilleur ami, et lui, il marchait dessus comme si cela n'était pas important. Comme si toute leur amitié n'était rien pour lui, comme s'ils étaient deux étrangers se croisant dans les couloirs comme deux élèves normaux de classes différentes. Et la brune en avait marre. Elle connaissait tout de lui, tout de ses envies, de ses peurs, de ses secrets... Elle pouvait le détruire s'il se la mettait à dos.

Théo leva les yeux au ciel, et cela agaça encore plus la coyote qui ne savait pas quoi faire pour lui remettre les pieds sur terre. Athéna ralâcha un peu son emprise sur le cou de son ami, se rendant compte de la violence de ses actes sous l'emprise de la colère. Théo en profita alors pour se dégager et lui tourner le dos, regardant par la fenêtre. La lune n'était pas pleine, mais pour Athéna, c'était tout comme. La colère accumulée au fond d'elle voulait sortir, et elle avait envie de déchiqueter quelqu'un. Quelqu'un d'humain. Mais la brunette garda son calme, ses yeux redevinrent marron et sa respiration se calma un peu.

« Nom de tout ce que tu veux Athéna, je n'suis plus un gamin, je ne suis pas ton fils, ne te comporte pas comme ma mère, mes conneries, ce que je fais, je les assume, je suis sous ma propre responsabilité, je n'ai pas besoin de qui que ce soit pour veiller sur moi.»

*Ne te comporte pas comme ma mère* Cette phrase prononcée si calmement martela l'esprit d'Athéna. Le reste passa outre. Sa mère à elle, Athéna ne l'avait jamais connue, elle l'avait tuée, elle l'avait empêchée de vivre... Elle ne connaissait pas l'amour d'une mère comme Théo en avait connu un, et c'est madame Farraway qui se rapprochait le plus d'une mère pour Athéna. Sa mort il y a quelques années l'avait touchée elle aussi, bien sûr pas autant que lui, qui en avait été dévasté, mais au moins il avait connu sa mère. Lorsqu'il lui reprocha cela, Athéna chancela, et dû faire un pas en arrière pour se stabiliser tandis ce qu'une larme roulait sur sa joue. Et pour la première fois de sa vie, elle ne l'essuya pas, et laisser couler cette unique larme salée le long de sa peau. Elle se mit lentement en mouvement, comme si le temps était ralenti, et alla prendre le cadre qu'elle avait offert à Théo pour son anniversaire. Elle contempla la photo de la mère de ce dernier, fallait il qu'elle lui dise que sa mère n'aurait pas voulu le voir comme ça et qu'elle ne serait pas fière de lui si elle était là ? Il le fallait probablement, mais Athéna avait peur d'heurter à nouveau la sensibilité de Théo, qui était très fragile. Elle reposa le cadre à sa place et murmura alors, comme si elle se parlait à elle même.

« C'est donc ça... Tu ne veux pas être dépendant... tu ne te sens pas normal alors que tu es le seul à l'être... »

Il ne voulait personne pour veiller sur lui... Personne qui ne se sente responsable pour lui. En y repensant, Athéna se rendit compte que Théo était entouré de créatures surnaturelles, sauf Alice peut être, la chasseuse... Savait il à quel point il avait de la chance d'être humain ? De pouvoir mener une vie normale ? De ne pas subir cette malédiction ? Il ne voit sûrement que le côté positif à être surnaturel. Plus de force, de rapidité, d'odorat, une ouïe surdéveloppée, une vie immortelle pour certains, mais tous les points négatifs, se nourrir de sang, vouloir dévorer tout le monde, brûler au soleil, être contraint à se transformer sous ses impulsions et ses colères, devoir se fondre dans la masse, fuir les chasseurs, se protéger pour survivre, être condamné à voir mourir tout ceux que tu aimes de vieillesse, ne pas pouvoir avoir d'enfant... Bien sûr il ne voyait pas tout cela... Athéna reporta son attention sur Théo. Là tout de suite, elle aurait voulu s'énerver contre lui et le mordre, lui montrer que la vie n'était pas faite de choix mais d'imprévus, lui montrer ce qu'était la dominance d'un alpha et la soumission d'un bêta, qu'il comprenne que la protection de la meute passe avant et qu'un secret doit être gardé, même s'il s'agit de mentir à ta meilleure amie.

Le garçon s'approcha d'elle. Athéna ne le regardait même pas. Elle était perdue dans ses pensées et se fichait de tout ce qui se passait au déhors. La coyote avait comme l'impression davoir perdu son ami. Elle sentit les bras de Théo se refermer autour de son corps. Naturellement sa tête vint se caler contre le torse de son ami et elle ferma les yeux. Athéna se laissa aller contre son ami, tiraillée entre son énervement contre lui et son envie d'être de nouveau en bons termes avec son ami, elle choisit pour le moment de profiter de leurs retrouvailles mais elle y mettait une certaine réticence. Elle finit par se défaire de son étreinte, et retourna s'allonger sur le lit.

Trop de sentiments contraire se passaient dans sa tête. Elle voulait à la fois pardonner à son meilleur ami, que leurs moments de complicité redeviennent comme avant, que leurs mois de vie séparés soient effacés, que rien de tout ça n'affecte leur relation, mais elle ne pouvait pas lui pardonner si facilement. C'était trop facile pour lui de faire ça, de décider de la rayer de sa vie lorsqu'il voulait puis de revenir quand ça lui arrangeait. Mais c'était elle qui avait fait le premier pas pour qu'ils soient réconciliés.

-Tu comptais me reparler un jour? Je veux dire... de ton plein gré ?"

Dit elle, tentant de mettre le plus d'arguments positifs du côté de son ami. Elle voulait lui pardonner de tout son coeur et une petite chose en elle refusait de le faire. Athéna attrapa la couette et la remit sur son corps et posa sa tête sur l'oreiller.