Je ne savais pas ce qui m’avait pousser à sortir de ma tanière. Peut être le fait que le nouveau magasin vendait du thé. Du coup, comme il venait d’ouvrir, j’avais été faire ma curieuse, furetant pour voir quel type de thé il vendait. Et bingo, il avait du thé vert menthe, mon préférée. Toi mon petit magasin, je t’aime déjà. Mais du coup, l’un des vendeurs, et propriétaire m’avait reperé je pense vu que j’était en extase devant un sachet de thé. Surtout qu’après ce jour, je revenait souvent pour refaire mes réserves. Si bien, qu’un jour celui qui m’avait pris en flagrant déli d’admiration, Kélian qu’il s’appelle, m’avait proposé de prendre le thé avec lui, tout les jours. Qu’est ce que j’ai fait, j’ai accepter volontiers. Du coup chaque jour je le rejoignais à sa boutique, à la même heure pour boire un mélange concoter pour nous seul. Cela me faisait ma pause et mon petit rituel. Si j’étais comme les habitants de ma rue avec mes petites manies ? Peut être. Ils avaient sans doute déteint sur moi.
A ce propos, c’était l’heure de me rendre à mon rendez vous. Quittant mon manuscrit sur lequel je travaillais, je rassemblais toute mes affaires pour que ce ne soit pas le bazar quand Ayla rentrerait des cours et enfila mon manteau, direction la boutique. Poussant la porte, je fis tinter la clochette et sourit à Kélian qui passait le balai.

« Bonjour Kélian. On est seuls aujourd’hui ? Thérence en a marre de me voir tout les jours ? Le pauvre. »

Je ris un instant avant de me débarasser de mon manteau, le mettant sur un portemanteau trainant dans le coin et me dirigea vers la table où était déjà dresser la collation et d’où venait les effluves du thé. En l’attendant, je pris un biscuit et croqua dedans.

« Mais c’est qu’il est bon. C’est toi qui les a fait ? Chapeau dans ce cas »

J’attendis qu’il me rejoigne avant de m’asseoir et nous servir. Je ne rajoutais ni sucre ni crème dans ma tasse mais je me resservis un biscuit par contre car il était vraiment bon.

« Alors quoi de nouveau depuis hier ? »

Je croquais dans le gâteau tout en attendant sa réponse. Je le savais aussi surnaturel que moi, mais je ne savais pas ce qu’il était, ce qui m’intriguait. Son aura me disait quelque chose, j’en avais déjà croiser une dans ce genre, mais sans remettre le doigt dessus. Surtout que Therence possédait la même que lui. Donc c’était deux créatures surnaturelles que j’ignorais. Dangereux cela quand on savait qu’ils avaient leur boutique dans la même rue que moi. Peut être à la bataille contre les chasseurs, c’était même sûre. En tout cas il n’était pas un renard-garou comme moi car sinon je l’aurais deviner vu que j’en suis une. Non, vraiment, je ne savais pas et cela serait un grand mystère à résoudre. Quoi que peut e^tre que les commères de la rue en savait quelque chose, elles étaient toujours au courant de tout celles-ci. Dommage qu’elles soient humaines pour la plupart.

Je ris en l’entendant parler de son fiancé dans ces termes. Mais au moins, il m’apprécie, ouf.

« On devrait peut-être aller le chercher et l’inviter avec nous. Tu sais, je connais la forêt comme ma poche donc ça serait rapide. Mais si tu penses qu’il peut rentrer seul, je te crois et te fais confiance. »

Hop, un nouveau gâteau dans le bec. C’est qu’ils sont vraiment bon. Et puis j’évacuerais les kilos en trop en laissant le renard courir. Il s’épuiserais et brulerais beaucoup de calories. Il ne faut pas croire, mais si j’ai autant la ligne c’est que je cours énormément. Bon ok, pas avec ma conscience humaine mais avec celle qui est renarde, mais je cours tout de même. Du coup je peux me permettre de manger beaucoup et un peu de tout. Et il le faut avec les voisins que j’ai. De charmantes personnes âgées qui adorent venir chez moi pour m’apporter des gâteaux, prendre le thé, discuter ou parler de tout et de rien. Et les gâteaux de mamie, ne sont pas light hein, c’est plus les trucs pleins de beurre, de sucre mais qui sont rudement bon.
Je regarde le jeune homme enfiler un pull. C’est vrai qu’il fait froid dehors, mais dans sa boutique il fait tout de même bon. Il est peut-être frileux. Un bon thé et ça nous la réchauffera cette brindille. Bah quoi, il est aussi maigre que moi voir moins. Et d’après ce que j’ai pu voir et entendre, merci le fiancé qui me vante le physique de sa moitié, il n’est pas très musclé. Ah bon ce n’est pas le fiancé mais moi en renarde qui la maté une fois qu’il était sorti de chez lui torse nu ? Ouais peut être que c’était cela. Et pour ma défense, je ne faisais que passer, il faut pas abuser non plus. Mais passons.

« Tu n’es pas le seul à le sentir. Même Ayla est sûr le qui-vive. Mais bon, il ne faut pas trop s’inquiéter. Après tout on sort d’un massacre. Les commères m’ont raconté ça, je n’y croyais. Une tuerie dans notre petite ville ? Aux chutes ? Mon dieu, comment cela est-il possible »

Ouh la menteuse. Je le savais parfaitement vu que j’y avais assister, et même participer. Mais on ne sait jamais, qu’un malentendu plane. Et puis les commères sont humaines, elles ont juste enjolivé les faits. Un nouveau gâteau. Et je n’ai pas encore bu de thé. Ma bouche commence à être pâteuse et sèche.

« Le destin n’oserait pas nous infliger un nouveau cataclysme. Merci bien, on a déjà fourni. »

Je ne relevais pas son allusion aux esprits, ayant optée pour l’aspect cruche. Mais bon, j’y croyais peu. Je le sentais surnaturel donc ça devait être pareil pour lui me concernant.

Je sourit devant la réaction de Kelian quand je lui parle du massacre des chutes d’eau. Il veux que je lui montre car il a des recherches à faire là bas. Soit, je l’y emmenerais s’il le souhaite. Et puis cela me permettra de faire une promenade.

« Tu pourrais y aller seul car cela s’est passer aux chutes. Mais je vais t’y accompagner si tu le souhaites, cela ne me pose pas de problème. Comme ça on fera un peu de sport et n’engraissera pas de tout tes merveilleux gâteaux qui sont délicieux, je suis sincère. »

Pour la peine, j’en repris un avant de boire un peu de mon thé tandis qu’une jeune femme entrait dans la boutique, souhaitant faire un achat. J’observais le jeune homme la renseigner et lui vendre un flacon et je ne pus retenir un éclat de rire quand il m’expliqua ce que la jeune femme était venue chercher une fois qu’elle fus parler.

« Et tu lui as vraiment donner un stimulant ? Car bon, même si elle n’en a rien vu, moi j’ai bien vu que le liquide s’est comporté bizarrement quand tu lui as chuchoter quelques mots. Un petit peu de magie n’interviendrais pas dans l’histoire par hasard ? »

Je lui souris car cette question est purement rhétorique. Je le sais parfaitement qu’il y a eu de la magie. Et au vu des indices qu’il a disséminé, c’est un sorcier. D’abord il parle avec sa grand-mère morte, ensuite il sent les changements, ses yeux changent de couleur et il parle à des potions qui réagissent. Cela est trop gros. Ou alors je deviens folle. Mais je préférerais la première option, celle qui ne fait pas de moi une folle.
Il s’est confié en quelque sorte, c’est à mon tour. Reposant ma tasse, je ne dis rien et le regarde dans les yeux, laissant mes pupilles virées au mordoré avant de revenir à la normale. Depuis le début de notre conversation, c’est le deuxième indice que je lui donne après avoir dit que je connaissais la forêt comme ma poche. Mais il n’a peut être pas fait le lien, c’est vrai que c’est très faible.

« J’imagine que Thérence est au courant de ta particularité. Cela serait plus simple pour vous. Et je ne serais même pas étonné que tu me dises qu’il partage la même. »